Cette année, j’ai décidé de me lancer dans un pari fou, une expérience de vie et de vous la raconter via My Beautiful Dinner. Je veux savoir s’il est encore possible de se nourrir exclusivement de produits cuisinés maison et quelle est l’incidence de cette expérience sur ma vie personnelle ? Tout le monde dit que c’est impossible, mais a-t-on déjà vraiment essayé ?
Fin 2015, début 2016, je suis partie une semaine aux Etats-Unis, à New-York très exactement. New-York c’est la plus européenne des villes américaines, un mélange de cultures, d’influences et de nouveautés. J’adore l’énergie de cette ville, je suis parisienne et je retrouve à New-York un rythme ultra dynamique auquel je suis habituée et que j’aime. J’étais déjà allée visiter New-York il y a quelques années, cette fois-ci c’était pour les vacances, pour profiter de la vie new-yorkaise tout simplement.
C’est simple, ce voyage à New-York a été un choc pour moi. Pas celui de l’obésité des américains (très peu représentés à New-York), pas celui du rythme de vie (le mien s’en approche beaucoup), pas du climat (rude mais acceptable), des différences culturelles, non, rien de tout cela.
Le choc c’est que les new-yorkais ne cuisinent pas, ou presque rien. Cela commence le matin, personne ne fait son café chez soi, il y a un Starbucks tous les 100 mètres, c’est plus simple d’aller l’acheter sur le chemin du travail. Et de prendre une viennoiserie industrielle au passage. Le midi, pourquoi pas un burger, des frites, sandwichs du monde entier (pitas, gyros, hot-dogs…) et le soir pizza que l’on se fera livrer car on a beaucoup trop travaillé et qu’on est trop fatigués pour faire quoi que ce soit. Je caricature la situation bien évidemment, les new-yorkais sortent beaucoup au restaurant, font attention à leur santé en mangeant des salades composées déjà prêtes dans les bars à salade de leurs supermarchés, consomment des antioxydants, des super fruits, font du sport, ne fument pas… J’ai eu l’impression que tout se fait à l’extrême, sans écouter son corps : on le maltraite avec de la junk food puis on le détoxifie jusqu’à s’épuiser.
Bon, ou est le problème alors si finalement ils prennent soin d’eux, mangent des légumes et font quelques excès de temps en temps ?
Comme tout le monde en quelques sortes, moi y compris. Et notre rythme de vie en France, on en parle ? On petit déjeune à la maison, et encore. On achète notre déjeuner au pied du bureau, le soir on dîne au restaurant, on se fait livrer le dîner, on réchauffe ou on prépare quelque chose nous même ? Je ne vois pas énormément de différences.
Le problème de ce changement de rythme de vie, d’habitudes, je l’ai déjà évoqué l’été dernier dans mon « éloge du fait maison ». Nous avons la chance de vivre dans des pays développés, nous ne manquons de rien, les enfants vont à l’école, nous avons un système de santé, des appartements confortables mais on oublie l’essentiel.
C’est quoi le bonheur ? Ne comptez pas sur moi pour vous donner la réponse. Par contre, à la question qu’est-ce qui me rend heureuse ? Je peux vous répondre facilement : passer des moments de partage avec les gens que j’aime, me donner les moyens d’atteindre des objectifs que je me suis fixés, réaliser des nouvelles expériences et découvertes, me faire du bien. Cela passe par le sport, l’alimentation, prendre soin de moi– mode, beauté, relaxation… -, prendre le temps de vivre, voyager et travailler aussi (oui, être bien dans son job est ultra positif sur l’ensemble de sa vie personnelle). Créer, s’activer, se bouger, c’est de l’endorphine pure. Plus on en fait, plus on a envie d’en faire.
Ne pas oublier de vivre, c’est mon mot d’ordre de l’année 2016. Alors pourquoi vous avoir raconté ce petit laïus sur mes états d’âme de parisienne blasée à New-York ? Tout simplement car je me suis rendue compte que nous sommes tous pareils : stressés, fatigués, fainéants dès qu’une alternative nous permettant d’éviter un effort se présente et par conséquent cela se retrouve dans notre vie personnelle, de couple, dans notre assiduité à nos activités, notre alimentation et notre vie sociale au sens large.
Je ne sais pas vous, mais cette vie de citadin égocentrique, démotivé, blasé de tout, qui râle tout le temps, qui est fatigué de tout et principalement de ne rien faire je n’en veux plus. Stop. Je voudrais simplement me faire du bien, à moi et surtout à mes proches et l’alimentation me semble être une des bases du bien-être. Quel est le juste milieu entre alimentation raisonnée et délire extrémiste ?
Quel est le sens que je veux donner à ma vie ? Encore une question à laquelle je ne vais pas pouvoir répondre ce soir. Par contre, qu’est-ce que je fais pour changer ça, qu’est-ce que je fais pour être heureuse ? Comment prouver aux parisiens que l’on peut vivre heureux simplement ? Comment faire comprendre que l’alimentation est un besoin primitif. Notre alimentation reflète ce que nous sommes. La manière dont nous prenons soin de nous a un effet sur notre vie toute entière. Faut-il forcément manger des graines et arrêter le gluten et le lactose ? J’espère que cette expérience pourra me permettre de répondre à ces questions.
Faut-il être riche pour ça ? Je ne pense pas. Faut-il du temps ? Oui, définitivement, mais le temps se prend, surtout pour être heureux. Faut-il en avoir envie ? La question ne se pose même pas.
La bonne nouvelle c’est que en 2016, j’ai décidé de ne pas oublier de vivre, je vous l’ai déjà dit. L’envie de prendre soin de moi, de me donner des nouveaux challenges à réaliser, de me dépasser, d’essayer des nouvelles choses, de profiter n’a jamais été aussi forte. J’ai envie de naturel, d’énergie positive, de sentir que je me fais du bien, j’ai envie de respecter mon corps en maîtrisant ce que je lui donne. Et cette énergie, j’ai envie de vous en faire profiter.
Je décide donc de me lancer un défi : ne consommer que des produits bruts, cuisinés maison pendant 2 mois.
Pourquoi ? Pour savoir s’il est possible avec un rythme de vie soutenu de contrôler son alimentation sans faire de régime. L’industrie agroalimentaire et les produits transformés sont-ils devenus indispensables ? Je voudrais voir vers quelles orientations je vais me tourner naturellement. Savoir si cela va avoir un effet sur mon quotidien et mon corps.
Absurde ? Peut-être. Facile ? Pas sûr. Impossible ? Pas certainement. Pour le savoir il faut essayer.
Règles du contrat :
Le produit brut : j’entends par « brut » tout produit qui n’a pas subi de modification par l’industrie agroalimentaire. Le pain du boulanger, ok (eau, farine, sel, levain) le pain de mie du supermarché c’est non. Les produits que l’on achète au supermarché sans même s’en rendre compte c’est non : yaourts industriels sucrés, fromages à base d’assemblages, margarines, tarama, houmous, tzatziki etc. céréales industrielles, farines aromatisées, compotes, biscottes, confitures, pâtes à tartiner, boissons sucrées ou non, jus de fruits, viandes et poissons cuisinés et aromatisés… Je pourrais continuer longtemps, la liste est longue, je ne vais pas vous énumérer le contenu de mon supermarché du coin non plus.
Les Jokers : j’ai un métier un peu particulier. Je travaille pour une agence de communication digitale parisienne. Mon rôle : développer commercialement des sites internet auprès des internautes et de professionnels. Mais où est le problème ? C’est que je m’occupe à 98% de guides de restaurants ! Mon quotidien est rythmé par la cuisine, menus, restaurants. Je dois régulièrement tester des nouveaux restaurants, je vais à des inaugurations, des lancements de produits, déjeuners ou dîners d’affaires… Cela vient corser encore davantage le challenge. Pas de joker, à moi de trouver des alternatives pour ne pas tricher et au pire, je ne risque pas de mourir de faim.
Le fait maison : fait maison ne veut pas forcément dire fait par moi mais cuisiné à base de produits bruts. Donc, oui aux sorties au resto, au verre de vin avec les amis à partir du moment ou je suis sûre que je ne mange pas un plat industriel ou qui contient des aliments qui ont été modifiés au préalable. A moi de bien choisir mes sorties et d’être vigilante à ce qui se trouve dans mon assiette.
So far, so good. Début des hostilités le mardi 1er mars 2016, fin le samedi 30 avril 2016.
C’est parti pour 60 jours d’archaïsme, de vintage, de galère ou de bonheur ? Je vous ferai suivre les péripéties de cette aventure au fur et à mesure. Je veux vous faire remonter mes difficultés, peurs, échecs aussi bien que mes découvertes, réussites et moments de bonheur.
J’espère que vous prendrez autant de plaisir à découvrir cette expérience que moi à la vivre.
Bon courage et ,invite moi pour savoir si c’est bon,attention je n’aime pas la noix de coco,les brocolis,le sucré salé,le cumin,le vinaigre,les cornichons,les câpres …
Merci Phifou, tu ne me facilites pas la tâche là ! A très vite !